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l’eut aperçu, il s’écria que jamais pareil cheval n’avait paru dans sa cour.

« Eh bien, dit-elle, il est pour le troisième garçon.

— Alors, c’est lui qui aura le moulin, reprit le meunier. »

Mais la princesse lui répondit que le cheval était à lui, et qu’il pouvait aussi garder son moulin ; puis elle prit son fidèle Hans par la main, le fit asseoir dans sa voiture et l’emmena avec elle.

Ils allèrent d’abord à la petite maison qu’il avait bâtie avec les outils en argent, et la maisonnette était devenue un grand château, où tout n’était qu’argent et or.

Là, maître Hans épousa la princesse et se trouva si riche, si riche qu’il se vit comblé pour la vie.

Ainsi ne doit-on jamais jurer que le plus bête ne deviendra pas un gros personnage.


Les Trois fileuses


Il était une fois une jeune fille qui ne voulait jamais filer ; sa mère avait beau dire et se fâcher, elle n’arrivait pas à la faire travailler.

Un jour, l’impatience et la colère de la mère allèrent si loin, qu’elle en vint à battre sa fille, qui se mit à pousser des cris. Dans le même moment, la reine passa devant la porte ; émue de ces cris, elle fit arrêter sa voiture, entra dans la maison et demanda à la mère