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assiettes, chaque assiette avec sa petite cuiller, puis sept petits couteaux, sept petites fourchettes et sept petits gobelets. Contre le mur, il y avait sept petits lits l’un à côté de l’autre, couverts de draps blancs comme la neige.

Blanche-Neige avait très-faim et très-soif ; elle mangea une cuillerée de légumes avec une bouchée de pain dans chaque assiette, et but dans chaque gobelet une goutte de vin, car elle ne voulait pas prendre une seule part tout entière. Puis, comme elle était fatiguée, elle essaya de se coucher dans un des petits lits ; mais l’un était trop long, l’autre trop petit, et enfin il n’y eut que le septième qui fût à sa taille ; elle y resta donc, fit sa prière et s’endormit.

La nuit venue, les maîtres de la cabane arrivèrent ; c’étaient des nains qui cherchaient de l’airain et de l’or dans les montagnes. Ils allumèrent leurs petites lampes, et quand le logis fut éclairé, ils virent bientôt que quelqu’un avait passé par là, car tout n’était plus dans le même ordre où ils l’avaient laissé.

Le premier dit :

« Qui s’est assis sur ma chaise ? »

Le second :

« Qui a mangé dans mon assiette ? »

Le troisième :

« Qui a pris de mon pain ? »

Le quatrième :

« Qui a touché à mes légumes ? »

Le cinquième :

« Qui a piqué avec ma fourchette ? »

Le sixième :

« Qui a coupé avec mon couteau ? »

Et le septième :

« Qui a bu dans mon gobelet ? »