nomma Blanche-Neige[1]. Et lorsque l’enfant eut vu le jour, la reine mourut.
Un an après, le roi prit une autre femme. Elle était belle, mais fière et hautaine à ne pouvoir souffrir qu’aucune autre la surpassât en beauté. Elle avait un miroir merveilleux ; et quand elle se mettait devant lui pour s’y mirer, elle disait :
- « Petit miroir, petit miroir,
- Quelle est la plus belle de tout le pays ? »
Et le miroir répondait :
- « Madame la reine, vous êtes la plus belle. »
Alors elle était contente, car elle savait que le miroir disait la vérité.
Mais Blanche-Neige grandissait et devenait toujours plus belle ; et quand elle eut sept ans, elle était aussi belle que le jour, plus belle que la reine elle-même. Comme celle-ci demandait une fois à son miroir :
- « Petit miroir, petit miroir,
- Quelle est la plus belle de tout le pays ? »
Il lui répondit aussitôt :
- « Madame la reine, vous êtes la plus belle ici,
- Mais Blanche-Neige est mille fois plus belle que vous. »
La reine, consternée, devint livide de rage et d’envie. Depuis ce moment, la vue de Blanche-Neige lui bouleversa le cœur, tant la petite fille lui inspirait de haine. L’envie et la jalousie ne firent que croître en elle, et elle
- ↑ En allemand : Sneewitchen ou Schneeweisschen