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Il composa en commun avec son frère Guillaume le Dictionnaire allemand, leur plus grand ouvrage, destiné à mettre en lumière le riche trésor de la langue allemande, tel qu’il se trouve dans les œuvres littéraires depuis Luther jusqu’à Gœthe ; œuvre capitale, interrompue malheureusement par la mort des deux frères.

Il a aussi recueilli avec lui les Contes populaires de l’Allemagne.

Guillaume-Charles Grimm, né le 24 février 1786, dans la même ville que son frère, étudia d’abord comme lui à Cassel et alla aussi étudier le droit à l’université de Marbourg. Sa vie, dans ses principaux incidents, se confond presque avec celle de son frère, qu’il suivit à Cassel, à Gœttingue et à Berlin.

On cite parmi ses principaux ouvrages une traduction des « Vieilles chansons héroïques danoises », en 1811 des recherches sur les « Rimes allemandes », en 1821 ; il s’est fait surtout connaître par des recherches sur la poésie allemande au moyen âge, et par des publications d’anciens poëmes, tels que Grave Rudolf, fragment d’une œuvre du douzième siècle, la Chanson de Hildebrand, la Chanson de Roland, etc.

Il publia avec Jacques Grimm outre les Contes — les Forêts de la vieille Allemagne, choix de petits ouvrages populaires, les Légendes allemandes, et les Contes des fées de l’Irlande, d’après le Fairy legends de Crofton, avec une introduction sur la croyance aux fées.

Il ressemblait a son frère pour la science et pour l’esprit ; le même besoin d’activité intellectuelle et le goût des mêmes études les unissaient l’un a l’autre, aussi bien que les liens de la vie domestique.

Guillaume Grimm est mort le premier, le 16 décembre 1859.

L’étonnement fut grand en Allemagne et en Europe, lorsqu’on apprit que ces deux graves savants s’étaient amusés à recueillir dans leurs voyages et dans leurs promenades, de la bouche des simples et fies paysans, toute sorte de vieilles traditions, sous ce titre, sans prétention « Contes pour les enfants et pour la famille » (Kinder und Hausmoehrchen), dont