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Là-dessus le petit homme sauta, prompt comme l’éclair, et quiconque était seulement touché par son bâton se voyait aussitôt par terre et n’osait plus remuer.

Le roi eut peur et commença à prier, et, rien que pour avoir la vie sauve, il donna au soldat son royaume et la princesse pour femme.


CENDRILLON[1]

Il était une fois un homme très-riche dont la femme tomba malade ; et lorsqu’elle sentit venir sa fin, elle appela auprès de son lit sa fille unique, toute petite encore.

« Chère enfant, dit-elle, reste bonne et pieuse et Dieu t’aidera toujours ; moi, je te regarderai du haut du Ciel et je serai toujours près de toi. »

Puis elle ferma les yeux et mourut.

La jeune fille allait chaque jour à la tombe de sa mère et pleurait ; et elle resta bonne et pieuse.

La neige couvrait le cimetière d’un blanc linceul, et

  1. Aschenputtel ou Aschenbroedel. –Le conte allemand diffère dans presque tous ses détails du conte de Perrault ; c’est pour cela que nous l’avons choisi, afin de montrer ces dinfférences curieuses d’un même sujet, suivant le génie du pays. Ici, c’est la mère elle-meme qui, du sein de la mort, veille sur son enfant et la venge. Le personnage de Cendrillon est aussi populaire en Allemagne qu’en France. On le retouve encore ailleurs, chez les Highlanders de l’Ecosse, par exemple, quoique sous un nom différent et avec d’autres détails ainsi quand on veut essayer le soulier d’or, ce soulier saute de lui-même et vient s’ajuster au pied de la jeune fille.