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épaule et l’emporte à travers les rues, en criant par la fenêtre ses sauces et ses ragoûts.

Dans cette disposition du restaurant réduit à sa plus simple expression, le fourneau d’un côté et le garde-manger de l’autre ressemblent aux deux plateaux d’une balance qui reposerait sur les épaules du propriétaire. Les moindres villes, les campagnes mêmes, sont envahies par ces industriels dont le produit principal consiste en fritures de toute espèce.

Il y a aussi de grandes maisons, avec de nombreux cabinets particuliers. Ceux-ci ont vue sur des jardinets remplis de rocaille, ornés de vases en porcelaine et peuplés de ces arbres nains auxquels les Chinois savent si habilement donner, par une taille savante, les formes les plus bizarres. Plus l’arbre, abandonné à lui-même, est beau et imposant à l’état naturel, plus le Chinois est heureux et paraît l’apprécier, lorsqu’il parvient à le faire pousser dans un petit pot de fleur et à le réduire aux proportions d’un fuchsia ou d’un géranium. Le bambou même, si élégant avec le jet vigoureux de sa tige élancée, ne sera jugé digne de figurer dans un jardin d’importance que s’il est con-