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duits exotiques, il y avait encore les chauffeurs, qui sont des Indiens, et surtout des noirs, originaires d’Aden, d’Abyssinie ou d’Arabie.

Des blancs ne pourraient supporter la température qui règne auprès des machines. Chacune est de la force de mille chevaux environ. Vingt chaudières avec leurs fourneaux s’alignent des deux côtés d’un étroit corridor ; les nègres sont là, en costume de diables, avec leurs dents blanches et leurs yeux de porcelaine, la fourche et la pelle en main, jetant le charbon dans la fournaise, et activant la flamme, qui parfois vient leur lécher les doigts. Tout cela donne une idée assez exacte de l’enfer ; pourtant, les noirs sont loin de se regarder comme des damnés ; ils estiment cette température de soixante à soixante-dix degrés excellente pour leur santé et tiennent souvent fermée la manche à air, qui pourrait leur apporter quelque fraîcheur.

Ils gagnent par mois cinquante francs, qu’ils s’empressent, le voyage fini, de dépenser en folles orgies à Aden, ou sur quelque point de la côte africaine.

Ce sont, du reste, les meilleures gens du monde ; la moindre chose les amuse, et un rien