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d’un certain rang sont reçus en voyage soit chez leurs collègues, soit dans les temples, que les villes sont tenues de mettre à leur disposition.

En Chine, comme partout ailleurs, les hôtels peuvent servir de critérium pour apprécier le degré de civilisation du pays. On doit en effet se garder de toute illusion sur la prospérité générale d’un peuple, quand on n’en a pour preuve que le luxe de quelques maisons particulières, où l’existence la plus brillante et la plus raffinée est si souvent voisine d’une profonde misère et d’un état social très-inférieur. L’importance des établissements destinés au public, le grand nombre de gens qui en peuvent profiter, sont assurément le meilleur symptôme de la richesse et de la prospérité matérielle d’une nation. Par exemple, dans la poétique Espagne et dans une partie de l’Italie du Sud, pays évidemment en retard sur le reste de l’Europe, les hôtels sont détestables, et il est impossible d’y séjourner : on a peine à traverser ces contrées, si l’on n’est pas muni de lettres de recommandation pour des particuliers et si l’on n’a recours à leur hospitalité. Chez les sauvages, il y a absence complète d’hôtelleries ;