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une couverture suspecte, qui me paraissait cacher dans ses replis mystérieux des matières propres à la nourriture d’un Chinois. Incontinent, je la fais déployer d’autorité, et, m’emparant d’un sac de farine que j’y découvre, je le remets moi-même entre les mains des parties. Leurs figures, jusque-là soucieuses, se dérident aussitôt. Dieu seul et un Chinois connaissent toutes les ressources culinaires qu’offre un sac de farine. Si au moins la colle qu’ils vont se mettre sur l’estomac pouvait désormais les empêcher de se désunir, j’y trouverais mon compte.

Kiè-tai-tse est assez élevé pour jouir d’une belle vue : il ne l’est pas au point de décourager les pieux visiteurs. On arrive à la porte principale, qui d’ailleurs n’a rien de remarquable, en suivant un petit chemin presque uniquement fréquenté par les ânes ou les chameaux qui vont dans la montagne chercher le charbon.

Les bâtiments s’étagent sur cinq terrasses superposées. La première est formée d’une cour ornée de piliers de marbre de trois ou quatre mètres de haut, qui reposent sur des tortues et sont couverts d’inscriptions, en mandchou et