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La grosse cloche de bronze sur laquelle le Quasimodo du couvent fait continuellement retomber un lourd balancier de bois, donne toutes les cinq minutes sa note grave : elle prête de la vie au tableau, en ajoutant à la mélancolie poétique qu’ont par eux-mêmes les grands panoramas.

Tout dans la nature semble calme et tranquille, et pourtant une tempête se prépare pour moi. Tandis que je m’abandonne à la contemplation du spectacle que j’ai devant les yeux, voilà que la voix de mon palefrenier me rappelle soudain à la réalité : le cuisinier, dit-il, refuse de lui préparer à manger. Un autre domestique confirme le fait et assure, avec force prosternations, que si je n’interviens pas, ils sont condamnés à mourir de faim.

Mandé à la barre, le chef déclare qu’il consent à faire la cuisine pour moi et pour mon chien, mais que pour toute autre personne il refuse. Je frémis d’horreur en voyant la discorde se mettre ainsi parmi mes gens.

Tout le monde n’a pas eu l’heur de se trouver dans un pays inhospitalier, au milieu d’hommes dont la langue et même les gestes vous