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chemin à peine tracé au milieu de la campagne.

La pluie m’ayant retenu jusqu’à une heure de l’après-midi, je dus coucher à Lo-Kou-kiao, ville fortifiée et jadis importante, mais aujourd’hui à peu près déserte ; pourtant, il s’y trouve encore quelques auberges. Je m’installai dans la moins encombrée, avec tout mon personnel, composé d’un ma-fou ou palefrenier à cheval, qui devait toujours me suivre, de mes deux domestiques et des conducteurs des voitures à bagages et à provisions.

Je me remis en route le lendemain, à sept heures du matin. Je tombai en arrivant à Kiè-tai-tse au milieu d’une fête qui avait réuni environ deux cents bonzes étrangers.

Les cérémonies qui s’y font alors attirent une grande foule de dévots et de dévotes. Cette circonstance m’empêcha d’être reçu moi-même ; car un Chinois, qui pourtant donne à sa femme assez de liberté, ne craint rien tant que de la laisser voir à un Européen. Les bonzes eurent peur, s’ils m’accueillaient, de faire fuir leur clientèle chinoise, qui paye fort bien, et fait de ses offrandes une affaire de conscience. On me déclara donc qu’il n’y avait plus de place, et le