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un monument impérial, c’est-à-dire une grande pierre sur laquelle on aurait inscrit, en tartare et en chinois, le récit de l’événement, le châtiment qui a été infligé aux coupables, dont seize ont été exécutés, et les instructions sévères données par le souverain pour faire respecter à l’avenir les biens et les personnes des étrangers. Depuis treize ans rien n’est encore fait… qu’en principe, et nos morts attendent toujours qu’on daigne graver leurs noms sur la stèle de leurs tombes.

Il parait que les principaux organisateurs de ces massacres (il y avait parmi eux des mandarins, compromis pour n’avoir pas empêché le crime que leur autorité pouvait prévenir) trouvèrent à se faire remplacer pour la peine capitale. La chose n’est pas impossible en Chine : pour cela, on donne à de pauvres diables une somme assez ronde ; ils en mangent une partie en ripailles et laissent l’autre à leur famille. On leur assure, en outre, un tombeau et une sépulture magnifique, les mêmes cérémonies, les mêmes honneurs qu’aurait eus celui dont ils prennent la place : c’est une chose très-importante pour les Chinois, qui se préoccupent