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les hommes sautent d’un bateau sur l’autre, s’injurient, et tout ce tapage, pour avancer de quelques mètres. Celui qui fait pour la première fois le trajet croit qu’il ne sortira jamais de cette forêt de mâts, de voiles en rotin, d’amarres, de jonques de toutes les grandeurs, et surtout de ce charivari assourdissant ; mais il admire l’adresse et la bonne volonté de l’équipage, et, en somme, la douceur des rapports qu’ont entre eux les bateliers. Ils n’en viennent jamais aux coups, et sont fort empressés à se prêter secours les uns aux autres, dans ces passages difficiles. Si l’on pouvait comprendre ce qu’ils se disent, on serait ; plus émerveillé encore de leur politesse. « Mon frère aîné consentirait-il à reculer un peu son bateau ? » — « Mon grand frère voudra-t-il laisser passer mon pauvre petit rafiot à côté de son magnifique navire à trois mâts ? etc. »

En sortant de Tien-tsin, on passe devant l’emplacement où s’élevait l’église catholique, détruite par la populace, en juin 1870, au moment où furent massacrés les Français qui se trouvaient dans l’établissement voisin.

À la suite des réclamations présentées par notre gouvernement, on devait élever en ce lieu