Page:Contenson - Chine et Extrême-Orient.djvu/291

Cette page n’a pas encore été corrigée

la conduite de votre armée, vous ne méritez pas de commander.

« Si vous ignorez où il y a des montagnes et des collines, des lieux secs ou humides, des lieux escarpés ou pleins de défilés, des lieux marécageux ou pleins de périls, vous ne sauriez donner des ordres convenables, vous ne sauriez conduire votre armée ; vous êtes indigne de commander.

« Si vous ne connaissez pas tous les chemins, si vous n’avez pas soin de vous munir de guides sûrs et fidèles, pour vous conduire par les routes que vous ignorez, vous ne parviendrez pas au terme que vous vous proposez, vous serez la dupe des ennemis, vous ne méritez pas de commander… »

« Dès que votre armée sera hors des frontières, faites-en fermer les avenues, déchirez la partie du sceau qui est entre vos mains [1], ne souffrez pas qu’on écrive

  1. Les généraux avaient entre les mains la moitié d’un des sceaux de l’Empire, dont l’autre moitié restait entre les mains du souverain ou de ses ministres ; et quand ils recevaient des ordres, ces ordres n’étaient scellés que d’une moitié de sceau, laquelle ils joignaient avec la leur, pour s’assurer qu’ils n’étaient pas trompés ; mais quand une fois cette moitié de sceau était déchirée ou rompue, ils n’avaient plus d’ordres à recevoir. Les inconvénients qui étaient arrivés par des ordres souvent contraires aux intérêts de l’État et aux véritables intentions du souverain, obligèrent à cette coutume. Ils pensent qu’un général choisi par un prince éclairé est un homme sur lequel on a droit de compter. Il est à présumer, disent-ils, qu’il fera tout ce qui dépendra de lui pour venir à bout de ses fins. Il est sur les lieux, il voit tout, ou par lui-même ou par ses émissaires ; on peut donc croire raisonnablement qu’il est beaucoup mieux en état de