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Le vice-roi de Fou-tchéou est un vieux général qui s’est distingué contre les rebelles ; il est Tartare et un peu culotte de peau. Il parlait sans attendre les réponses, dans la conversation conduite avec l’aide d’un interprète. Dès le début de la séance, on avait apporté le thé : le visiteur doit en boire pour donner le signal du départ, ce qui eut lieu après un quart d’heure. Le vice-roi nous conduisit alors au bout de la salle, auprès d’une table ronde, couverte d’une superbe collation chinoise. Une bouteille de vin de Champagne était là, pièce rare, mais c’est la même qui depuis dix ans sert à toutes les réceptions d’étrangers ; cela lui promet de longs jours encore.

Notre hôte nous fit, avec la plus parfaite courtoisie, les honneurs de sa table ; après quoi nous le quittâmes. Une heure après il revint, avec un nombreux cortège, rendre la visite qu’il avait reçue. Cet homme, dont le yamen officiel n’est qu’une sorte de grange, commande à quarante millions d’habitants et dispose absolument d’un budget illimité qu’alimentent les ressources les plus diverses, non pas toujours, il est vrai, les plus légales.