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ment par sa dignité, mais par son esprit, son savoir, par sa capacité, par sa conduite, par sa fermeté, par son courage et par ses vertus… »

« Le général doit éviter une trop grande ardeur à affronter la mort ; ardeur téméraire, qu’on honore souvent des beaux noms de courage, d’intrépidité et de valeur, mais qui, au fond, ne mérite guère que celui de lâcheté. Un général qui s’expose sans nécessité, comme le ferait un simple soldat, qui semble chercher les dangers et la mort, qui combat, et qui fait combattre jusqu’à la dernière extrémité, est un homme qui mérite de mourir. C’est un homme sans tête, qui ne saurait trouver aucune ressource pour se tirer d’un mauvais pas ; c’est un lâche qui ne saurait souffrir le moindre échec, sans en être consterné, et qui se croit perdu, si tout ne lui réussit.

« Il doit éviter également une trop grande attention à conserver ses jours. On se croit nécessaire à l’armée entière ; on n’aurait garde de s’exposer, on n’oserait, pour cette raison, se pourvoir de vivres chez l’ennemi ; tout fait ombrage, tout fait peur, on est toujours en suspens, et on ne se détermine à rien ; on attend une occasion plus favorable, on perd celle qui se présente, on ne fait aucun mouvement ; mais l’ennemi, qui est toujours attentif, profite de tout, et fait bientôt perdre toute espérance à un général ainsi prudent. Il l’enveloppera, il lui coupera les vivres, et le fera périr par le trop grand amour qu’il avait de conserver sa vie… »