Page:Contenson - Chine et Extrême-Orient.djvu/284

Cette page n’a pas encore été corrigée

vous vous trouvez, il vous aurait dicté lui-même la conduite que vous voulez tenir.

« Voilà ce que j’appelle les neuf changements ou les neuf circonstances principales qui doivent vous engager a changer la contenance ou la position de votre armée, à changer de situation, à aller ou à revenir, à attaquer ou à défendre, à agir ou à vous tenir en repos. Un bon général ne doit jamais dire : Quoi qu’il arrive, je ferai telle chose, j’irai là, j’attaquerai l’ennemi, j’assiégerai telle place. La circonstance seule doit le déterminer, il ne doit pas s’en tenir à un système général, ni à une manière unique de gouverner. Chaque jour, chaque occasion, chaque circonstance demande une application particulière des mêmes principes. Les principes sont bons en eux-mêmes ; mais l’application qu’on en fait les rend souvent mauvais.

« Un grand général doit avoir l’art des changements. S’il s’en tient à une connaissance vague de certains principes, à une application uniforme des règles de l’art, à certaines lois de discipline toujours les mêmes, à une connaissance mécanique de la situation des lieux, et, si je puis m’exprimer ainsi, à une attention d’instinct pour ne laisser échapper aucun avantage, il ne mérite pas le nom qu’il porte, il ne mérite pas même de commander.

« Un général est un homme qui, par le rang qu’il occupe, se trouve au-dessus d’une multitude d’autres hommes ; il faut, par conséquent, qu’il sache gouverner les hommes ; il faut qu’il sache les conduire ; il faut qu’il soit véritablement au-dessus d’eux, non plus seule-