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Les passages suivants du même article renferment des conseils donnés aux généraux. Il en est qui, à force de justesse, semblent des banalités : pourtant, celui qui, le premier, a su les formuler ainsi devait posséder un excellent jugement. Tout au plus serait-on en droit de demander à l’auteur de plus amples détails sur la manière de mettre en pratique les bons conseils qu’il donne ; mais ses nombreux commentateurs y ont pourvu. Il ne faut pas oublier, d’ailleurs, que Sun-tse est presque contemporain d’Homère, et c’est pour lui un titre d’honneur suffisant d’avoir, à cette époque, formulé des principes et développé des théories militaires encore si vivantes aujourd’hui :

« Si vous êtes dix fois plus fort en nombre que n’est l’ennemi, continue Sun-tse, environnez-le de toutes parts ; ne lui laissez aucun passage libre, faites en sorte qu’il ne puisse ni s’évader pour aller camper ailleurs, ni recevoir le moindre secours. Si vous avez cinq fois plus de monde que lui, disposez tellement votre armée, qu’elle puisse l’attaquer par quatre côtés à la fois, lorsqu’il en sera temps.

« Si l’ennemi est une fois moins fort que vous, contentez-vous de partager votre armée en deux. Mais si, de part et d’autre, il y a une même quantité de monde, tout ce que vous pouvez faire, c’est de hasarder le combat ; si au contraire vous êtes moins fort que lui, soyez continuellement sur vos gardes, la plus petite faute serait de la dernière conséquence pour vous. Tâchez de vous mettre à l’abri, et évitez autant que vous le pourrez d’en venir aux mains avec lui : la