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dire ? S’il vous reste quelque difficulté, vous n’ayez qu’à me la proposer, je tâcherai de vous satisfaire. — Nous sommes au fait, répondirent les dames. — Cela étant, reprit Sun-tse, je vais commencer. N’oubliez pas que le son du tambour vous tient lieu de la voix du général, puisque c’est par lui qu’il vous donne ses ordres.

« Après cette instruction répétée trois fois, Sun-tse rangea de nouveau sa petite armée ; après quoi, il fait frapper un coup de tambour. À ce bruit, toutes les dames se mirent à rire ; il fait frapper deux coups : elles rirent encore plus fort. Le général, sans perdre son sérieux, leur adressa la parole en ces termes : — Il peut se faire que je ne me sois pas assez clairement expliqué, dans l’instruction que je vous ai donnée. Si cela est, je suis en faute ; je vais tâcher de la réparer en vous parlant d’une manière qui soit plus à votre portée. (Et sur-le-champ, il leur répéta jusqu’à trois fois la même leçon, en d’autres termes). Puis nous verrons, ajouta-t-il, si je serai mieux obéi. Il fait frapper un coup de tambour, il en fait frapper deux. À son air grave, et à la vue de l’appareil bizarre où elles se trouvaient, les dames oublièrent qu’il fallait obéir. Après s’être fait quelques moments de violence pour arrêter le rire qui les suffoquait, elles le laissèrent enfin échapper par des éclats immodérés.

« Sun-tse ne se déconcerta point ; mais, du même ton dont il leur avait parlé auparavant, il leur dit : — Si je ne m’étais pas bien expliqué, ou que vous ne m’eussiez pas assuré, d’une commune voix, que vous compreniez