Page:Contenson - Chine et Extrême-Orient.djvu/271

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Le roi s’étant retiré dans un appartement de l’intérieur, le guerrier ne pensa plus qu’à exécuter sa commission. Il demanda des armes et tout l’équipage militaire pour ses soldats de nouvelle création ; et en attendant que tout fut prêt, il conduisit sa troupe dans une des cours du palais qui lui parut la plus propre pour son dessein. On ne fut pas longtemps sans lui apporter ce qu’il avait demandé. Sun-tse adressant alors la parole aux princesses : — Vous voilà, leur dit-il, sous ma direction et sous mes ordres ; vous devez m’écouter attentivement et m’obéir dans tout ce que je vous commanderai. C’est la première et la plus essentielle des lois militaires ; gardez-vous bien de l’enfreindre. Je veux que dès demain vous fassiez l’exercice devant le roi, et je compte que vous vous en acquitterez exactement.

« Après ces mots, il les ceignit du baudrier, leur mit une pique à la main, les partagea en deux bandes et mit à la tête de chacune une des princesses favorites. Cet arrangement étant fait, il commença ses instructions en ces termes : — Distinguez-vous bien votre poitrine d’avec votre dos, et votre main droite d’avec votre main gauche ? Répondez. Quelques éclats de rire furent toute la réponse qu’on donna d’abord. Mais comme il gardait son silence et tout son sérieux : — Oui, sans doute, lui répondirent ensuite les dames d’une commune voix. — Cela étant, reprit Sun-tse, retenez bien ce que je vais vous dire. Lorsque le tambour ne frappera qu’un seul coup, vous resterez comme vous vous trouvez actuellement, ne faisant attention qu’à ce