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Les trois notes suivantes contiennent d’assez curieux traits de mœurs :

« Après que les Tartares Mandchoux se furent emparés de la Chine, l’empereur, sans toucher aux terres du peuple, se saisit de toutes celles qui étaient incultes, qui appartenaient aux princes et aux grands, qui avaient constamment suivi le parti des restes de la dynastie qui venait d’être éteinte, et celles aussi de tous ceux qui se trouvèrent atteints de quelque crime auprès du vainqueur. Il en fit comme l’apanage de ceux de sa nation, auxquels il les distribua toutes.

« Les huit bannières, sous lesquelles sont tous les Mandchoux, eurent, par les règlements qui furent faits alors, des fonds de terre déterminés, dont, à proprement parler, elles ne sont que les usufruitières, car le droit d’aliénation ne leur appartient pas. Un particulier pouvait bien vendre les fonds de terre dont il était possesseur, mais seulement à un autre particulier de la même bannière que lui. Malgré cela, les Chinois trouvaient les moyens de s’en rendre peu à peu les maîtres, soit en les achetant sous des noms empruntés, soit en trompant de mille manières ces nouveaux venus, qui n’avaient point encore perdu leur ancienne bonne foi, ni leur sincérité naturelle. Les empereurs de cette dynastie ont fait chacun des règlements pour tâcher de remédier à cet abus ; mais il paraît qu’ils n’ont pas eu tout le succès qu’ils avaient droit d’en attendre ; l’Empereur régnant a publié un édit, par lequel il permet aux descendants des propriétaires de terres aliénées