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garnisons chinoises, dit-il, diffèrent des nôtres : 1° en ce que les soldats qui les composent ne sont point ambulants, comme chez nous. Ce n’est point tantôt un régiment, ni tantôt un autre qui garde telle ou telle ville, tel ou tel poste ; mais les mêmes soldats demeureront dix ou vingt ans de suite dans un même lieu. 2° Les troupes qui composent la garnison sont dans des lieux séparés du reste des habitants. Elles ont des espèces de casernes, dans l’enceinte desquelles chaque soldat a sa petite maison d’environ dix pieds en carré. Sur le devant de chacune de ces maisons, il y a une petite cour, et par-derrière, un petit jardin : la cour et le jardin sont à peu près de la même grandeur que la maison. Il faut qu’il y ait là de quoi loger un soldat, sa femme et ses enfants ; car ici les soldats, comme le reste du peuple, sont tous ou presque tous mariés. De plus, ces maisons ne communiquent point les unes aux autres, elles sont séparées par des murailles de la hauteur de six à sept pieds, afin que les familles ne puissent pas voir ce qui se passe les unes chez les autres, ou plutôt afin que les femmes ne soient pas vues dans la liberté de leurs ménages ; car ici c’est une espèce de crime à un homme de regarder la femme d’un autre. » (Ibid.Les Dix Préceptes de Yong-Tcheng, p. 23.)

Le P. Amiot ne s’occupe ici que des troupes des bannières, formées de Tartares, dont l’organisation, à l’époque où cet écrivain se trouvait à Pékin, moins éloignée du moment de la conquête, était meilleure que maintenant.