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ou sans les avoir lus. Cependant, quoique ceux qui veulent s’élever par la voie des armes ne soient pas obligés, à la rigueur, de prendre des leçons dans l’ouvrage de Se-ma et dans les autres auteurs du second rang, il est fort rare qu’ils ne les lisent, qu’ils ne les apprennent, et qu’ils ne les sachent, du moins en substance.

« Le livre de Se-ma jouit d’une estime universelle ; c’est ce qui m’a déterminé à en donner la traduction, que l’on trouvera après les deux auteurs dont j’ai parlé. » (Art militaire des Chinois. Paris, Didot, 1772. Discours préliminaire, pages 4 et 5.)

La traduction d’un ouvrage chinois n’est pas aussi aisée que celle d’un livre écrit dans une de nos langues européennes. Le P. Amiot, dans le passage qui suit, signale les difficultés d’une telle entreprise et la manière dont il les a surmontées : « On a un grand avantage, lorsqu’on possède les deux langues, je veux dire la langue chinoise et celle des Tartares Mandchoux. Lorsqu’on ne comprend pas le chinois, on a recours au tartare, et lorsqu’on est embarrassé de trouver le vrai sens dans le tartare, on ouvre le livre chinois ; ou, si l’on veut mieux faire, on les a continuellement l’un et l’autre sous les yeux. C’est la conduite que j’ai tenue pendant le cours de mon travail, qui a été de bien des années. Je n’ai pas négligé de consulter les personnes habiles, lorsque je l’ai cru nécessaire. Néanmoins, il est