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et des plus habiles généraux que la Chine ait eus. Les Chinois font si grand cas de cet ouvrage, qu’ils le regardent comme un chef-d’œuvre en ce genre, comme un vrai modèle et comme un précis de tout ce qu’on peut dire sur l’art des guerriers. Leurs docteurs d’armes (car la milice a ici ses docteurs comme les lettres), leurs docteurs d’armes, dis-je, ne sont parvenus au grade qui les distingue, que parce qu’ils ont su l’expliquer ou en commenter simplement quelques articles, dans l’examen qu’on leur a fait subir avant que de les admettre.

« Le second, composé par Ou-tse, va presque de pair, et n’a pas moins une approbation universelle. Celui qui l’a composé est un héros, dont les brillantes actions sont un des principaux ornements de l’histoire de son temps. Le grand empereur Kang-hi fit traduire, en langue tartare mandchou, l’un et l’autre de ces ouvrages, pour les mettre entre les mains des Tartares, et aujourd’hui même, il n’est personne qui se crût en état d’être à la tête des troupes, s’il ne savait par cœur son Sun-tse et son Ou-tse. Ces deux auteurs, disent les Chinois, sont, dans leur genre, ce que Confucius et Mong-tse sont dans le leur. Ceux-ci forment des philosophes, des hommes vertueux, des sages ; ceux-là forment de bons soldats, de grands capitaines, d’excellents généraux.

« Se-ma et les autres qui ont écrit sur l’art militaire ont également leur mérite ; ils sont néanmoins d’un rang inférieur, et on peut parvenir à être bachelier et docteur, même dans la science militaire, sans les savoir