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On y verra comment le métier des armes était compris en Chine à une époque très-ancienne. Outre l’intérêt historique que présentent ces textes, ils donnent une idée assez juste des méthodes d’après lesquelles, aujourd’hui encore, les Chinois font la guerre : on sait que la Chine est le pays classique de l’immobilité. Cette connaissance a donc pour nous, au point de vue pratique, une sérieuse importance. Il est clair que le voisinage de notre colonie de Saïgon et du Tonkin, sans parler des autres causes de conflit, peut, un jour ou l’autre, nous amener à faire de nouveau la guerre à cette nation. Or, on ne connaît jamais trop exactement le fort et le faible de ses adversaires. La science militaire, en ce qui concerne les rapports avec un peuple ennemi, n’a même d’autre précepte à donner que de discerner le point par où il est vulnérable, afin de l’attaquer de ce côté.

On verra, dans ces fragments, avec quelle duplicité les affaires militaires sont conduites en Chine et quel fond nos diplomates peuvent faire sur la parole de mandarins, formés à l’école de Sun-tse, d’Ou-tse et des autres écrivains classiques. Il faut que nos officiers soient bien avertis qu’ils auraient à lutter contre une tactique de mensonge et de perfidie, bien plus que contre des résistances effectives.

Les auteurs des traités chinois traduits par le P. Amiot sont Sun-tse, Ou-tse et Se-ma. Mais laissons le traducteur les présenter lui-même.

« Le premier de ces ouvrages est le plus estimé de tous : il a été composé par Sun-tse, un des plus vaillants