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APPENDICE


Il nous a paru assez intéressant de mettre sous les yeux du lecteur quelques extraits de la traduction des classiques militaires chinois, qui fut faite, au siècle dernier, par le P. Amiot [1].

  1. Le P. Amiot, savant Jésuite du dix-huitième siècle, a été le créateur de la sinologie, comme Champollion le fut un demi-siècle plus tard de l’égyptologie. — C’est lui, on peut le dire, qui a révélé la Chine à l’Europe. Envoyé d’abord en mission à Macao, où il arriva en 1750, il avait été appelé presque immédiatement par Khian-loung à la cour de Pékin (1751). C’est dans cette ville qu’il passa les quarante dernières années de sa vie, et qu’il mourut en 1794. Ses vastes connaissances scientifiques l’avaient mis en grande faveur auprès de l’empereur lettré, dont il traduisit en français plusieurs des œuvres poétiques, en autres l’Éloge de la ville de Moukden : l’original du poème mandchou se trouve à la Bibliothèque nationale.

    Outre l’Art militaire des Chinois, le P. Amiot est l’auteur d’une Vie de Confucius, la plus exacte que l’on possède encore aujourd’hui ; d’un Dictionnaire tartare-mandchou-français, compose d’après un dictionnaire mandchou-chinois ; d’une curieuse étude sur la musique chinoise ; enfin de nombreux mémoires pour servir à l’histoire de la Chine. Il parait même que le docte et spirituel missionnaire s’était donné le plaisir de traduire en mandchou les Fables de la Fontaine. Jamais, certes, notre fabuliste n’avait rêvé pareil honneur pour son œuvre, même en écrivant le Songe d’un habitant du Mongol. Avis aux bibliophiles en quête de raretés littéraires !