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qui me portait : c’était un vieux routier, il ne broncha pas. Mais un autre, plus jeune, manifesta à cette détonation la plus grande terreur. Il élevait sa trompe, criait et cherchait à s’enfuir, malgré tous les efforts de son cornac ; enfin, ce dernier réussit à le rapprocher du mien. Quand ils furent à portée l’un de l’autre, le plus raisonnable, à un signe de son conducteur, enlaça sa trompe autour de celle de son camarade et se mit à pousser des cris qui me paraissaient aussi lamentables que les siens. C’était tout simplement un mutuel échange de confidences. Lorsque les cornacs jugèrent qu’ils s’en étaient dit assez, ils les séparèrent ; tout signe d’inquiétude avait disparu, et les deux éléphants reprirent leur route aussi paisiblement l’un que l’autre.

Quelques jours après, j’eus encore l’occasion d’admirer la sagacité et l’intelligence de ces animaux. A Maulmein, on les emploie dans les grandes scieries de bois de teck, qui forment le principal commerce de ce port. Ils chargent sur leurs défenses, avec leur trompe, des pièces de bois que quarante coolis parviendraient à peine à remuer, puis ils vont les empiler les unes sur