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c’est une espèce de pirogue où nous nous asseyons, sur un faux tapis turc, dans une posture qui, elle, est trop réellement turque.

Dix rameurs armés de pagaies, espèces de rames courtes paraissant fort incommodes, nous font glisser lentement sur une étroite rivière, au-dessus de laquelle les arbres forment, en se rejoignant, un dôme de verdure.

Ce petit canal au milieu de la jungle est ravissant. Ici, ce sont des banians dont les innombrables racines, tombant des branches, forment une sorte de colonnade le long de l’eau, où notre léger esquif a peine à trouver un passage ; là, des palmiers, plus loin des mimosas, une infinie variété d’arbres, de plantes au feuillage sombre ou vert tendre, qui se mêlent et s’entre-croisent dans l’harmonieux désordre de la nature. À chaque instant, se montre quelque pirogue classique, taillée dans le tronc d’un arbre séculaire, avec ses deux extrémités relevées comme celles d’une gondole. Elle contient un ou deux Malais qui cherchent à attraper leur dîner à la ligne.

On ne rencontrait plus de caïmans, mais seulement des iguanes, animaux plus petits et