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J’avais, en Mongolie, enfourché des chameaux, j’avais traversé en palanquin la Grande Muraille, et je m’étais ployé en quatre pour entrer dans un congo ou une norimon japonaise, mais il me manquait encore d’être initié à l’éléphant.

Une chaloupe à vapeur devait nous prendre à Penang et nous transporter en sept heures à Quouida. Pendant la première partie de la traversée du détroit qui sépare l’île de la terre ferme, où se trouvent les États de notre hôte, rien de particulier, si ce n’est la nécessité où nous sommes de déjeuner avec nos doigts. Notre guide était Anglais de naissance ; mais, depuis son mariage avec une Malaise, qui l’accompagnait, et son inféodation au radjah, il avait, je crois bien, adopté aussi les mœurs du pays : il jugeait les couverts un luxe inutile. Je sais assez bien manger à la chinoise avec des bâtonnets, mais j’avoue que cela m’a toujours paru la plus grande simplification que l’on puisse apporter au couvert ; je trouvai donc d’un fâcheux augure pour le reste du voyage d’être obligé, dès le début, de dépecer un canard et de manger du kurry avec les dix doigts. J’enviai la grande habileté que déployait