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chettes avaient vaguement la forme européenne, encore n’était-ce qu’une simple apparence, car je ne crois pas qu’on en puisse trouver d’aussi désargentées sur tout le continent ; avec cela, leurs dents gardaient les traces du menu de la veille et même de celui de l’avant-veille.

La bonne chance que nous avions eue ne consistait donc pas précisément dans le charme que présentait le séjour à bord de ce bateau, mais bien dans l’heureuse rencontre que nous y fîmes. Nous nous trouvions avoir pour compagnons de route le radjah ou sultan de Quouida et son frère, le prince ou tunkou Youseph. Tous deux revenaient de Bangkock, où ils étaient allés assister au couronnement du jeune roi de Siam. Le tunkou savait quelques mots d’anglais : la connaissance fut vite faite, il s’éprit même de nous et nous engagea à l’aller voir à Quouida. L’invitation nous semblait légèrement gasconne ; car il n’était là que chez son frère, qui, plus soucieux de sa dignité ou moins communicatif, se montrait peu et demeurait presque continuellement enfermé dans sa cabine. Toutefois, il nous confirma, avant de nous séparer, l’invitation de son frère : tous les arrangements