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En parcourant le quartier des maisons de thé, je vis deux jeunes gens qui venaient de terminer un joyeux festin dans une salle donnant sur une pièce d’eau ; ils achevaient cette partie fine par une promenade en bateau, avec des chanteuses ou guechas, qui s’accompagnaient sur le samichen et le tambourin.

Kioto est le Lyon du Japon pour la fabrication des soieries, mais, depuis la chute des daïmios, cette industrie, qui vivait de leur luxe, est bien tombée. Les draps, les cotonnades étrangères et surtout anglaises, tendent de plus en plus à se substituer aux soieries indigènes. Ce n’est pas sans l’arrière-pensée d’écouler leurs produits que les Anglais poussent les Japonais à renoncer à leur costume national, au grand détriment du pittoresque. Ils leur persuadent également qu’un peuple qui ne mange pas de beefsteaks ne saurait occuper qu’un rang très-inférieur dans l’échelle de l’humanité, ils les engagent à créer des établissements pour l’élève des bêtes à cornes et s’en font nommer directeurs avec de gros appointements.

Les fabricants de soie de Kioto forment une