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demanda l’un de nous. — Un peu, répondit-il, mais pas très-bien. » On lui montre un trois de cœur ; il le prend pour un valet de carreau. La plupart des Japonais ont la même confiance en eux que Kataoka, ce qui les pousse à se lancer dans des entreprises quelquefois au-dessus de leurs forces. Ils ne les mènent pas souvent à bonne fin, mais cet esprit d’audace n’en produit pas moins des résultats avantageux à la transformation de leur pays.

Le lendemain, à six heures et demie, Kataoka nous réveilla, et nous remontâmes dans nos djinrikichas. Nous abandonnâmes la mer que nous avions longée la veille sur une route bordée de bois de pins, et nous nous enfonçâmes dans l’intérieur des terres. La campagne que nous traversions est extrêmement riche et bien cultivée ; les villages s’y touchent les uns les autres. Après la récolte de riz, dont le produit revient presque tout entier au gouvernement, qui lors de la dernière révolution s’est substitué aux seigneurs féodaux, le paysan peut, sur le même terrain, obtenir encore une et quelquefois deux récoltes ; cela suffit à faire vivre une population agricole nombreuse, mais très-