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chesse. Mais les bateaux pris par le mauvais temps, vinrent échouer sur la côte japonaise ; comme il était défendu de recevoir des étrangers, les indigènes qui les recueillirent les conduisirent à l’empereur.

L’amiral, ne voulant pas avouer le véritable but de sa mission, n’imagina rien de mieux que de se donner pour un très-grand seigneur hollandais, victime d’une fâcheuse aventure. Il avait eu le malheur, disait-il, de tuer en duel un membre de la famille royale, et force lui avait été de s’expatrier momentanément pour laisser à la colère de son souverain le temps de se calmer ; mais voulant utiliser ses loisirs forcés au service de son pays, il avait équipé une flotte pour donner la chasse aux pirates qui pillaient le commerce hollandais ; les hasards de la tempête l’avaient heureusement jeté sur la côte japonaise, et il se félicitait de la fortune qui l’avait amené dans les États d’un aussi grand prince.

L’empereur ajouta foi à ce roman et fit reconduire le naufragé avec les plus grands honneurs au président de Nangasaki : l’amiral séjourna quelque temps dans ce port, attendant une occasion pour rentrer à Batavia.