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tait des vêtements de couleur foncée, et avait la tôle couverte d’un petit morceau d’étoffe noire. Des espèces de grandes boucles d’oreilles en argent, accrochées à droite et à gauche de la tête, constituaient la partie la plus caractéristique de sa toilette. Ces ornements, formés de plaques articulées, avaient environ quinze centimètres de long ; ils étaient bombés en avant, et allaient en s’élargissant par le bas, comme les glands d’un chapeau de cardinal. Elle ne portait pas d’autres bijoux. Sur la demande de notre cornac, transmise à son mari, elle envoya chercher une voisine qui passait pour avoir une belle voix. Celle-ci nous arriva vêtue comme la première et chanta, d’un ton un peu nasillard, une mélodie d’un rythme lent et bizarre, mais avec des modulations, un charme et une poésie étranges que certainement on chercherait en vain chez tout ce qui tient au Chinois pur sang.

Il serait difficile de voir une habitation aussi primitive que celle de ce pauvre Mongol. À l’extérieur elle doit ressembler aux huttes des sauvages de l’Afrique ou des îles de l’Océanie, et pourtant, les manières de notre hôte, son air,