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semble indiquer que l’on s’attend à réunir un grand nombre de sauteurs dans notre colonie ; mais comme, à l’inverse des Anglais, nos compatriotes convenablement établis reculent devant l’expatriation, on se demande quelles fêtes on pourra bien donner dans ces fastueux salons. C’est un trait caractéristique de l’esprit français, que cette importance donnée à un lieu uniquement destiné à la représentation et au plaisir officiel, alors que tant de services autrement importants et utiles sont négligés, à commencer par l’éclairage ! Tandis que Pointe-de-Galles, Singapoor, sans citer les grandes villes comme Calcutta ou Batavia, sont éclairées au gaz, Saïgon brûle encore de l’huile de coco, et il en est ainsi pour tout le reste. Il paraît aussi que les entraves apportées par notre administration au commerce empêchent un grand nombre de négociants anglais de se fixer à Saïgon. Nous parlons beaucoup de la liberté, mais nous ne savons guère l’appliquer. Les Chinois, moins difficiles, se précipitent en foule sur ce point, où ils cherchent à se substituer à l’élément indigène annamite, et certainement ils y parviendront, car ils forment une race sobre, intelligente, labo-