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mieux connu la Chine. La mission catholique de Pékin, établie depuis longtemps dans la capitale, n’inspirait aux indigènes aucune défiance ; ses membres étaient en contact beaucoup plus intime avec la société chinoise qu’aucun Européen ne l’a jamais été depuis ; le grand empereur Kang-Chi ne dédaignait pas de s’entretenir souvent avec eux. D’autre part, bien que ces Mémoires aient deux cents ans d’existence, ils peuvent être considérés comme presque contemporains, dans un pays où l’immobilité des institutions est absolue.

En résumé, la Chine n’est point une nation militaire. La civilisation chinoise est le fruit d’une culture intellectuelle, développée à l’excès, de ce que nous appellerions le bel esprit, le raffinement littéraire. Arriver à briller en ce genre est le rêve de tout ambitieux dans le Céleste-Empire. Les honneurs, les distinctions, appartiennent à ceux-là seuls qui excellent à tourner les vers et connaissent à fond leurs classiques. L’influence de cette éducation dont l’objet est purement littéraire, a rendu l’esprit des Chinois tout à fait antimilitaire. L’emploi de la force leur est profondément an-