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serve aujourd’hui parmi eux, on conclurait sans hésiter que c’est la nation du monde la plus pacifique et la plus éloignée d’avoir les brillantes qualités qui font les guerriers. Leur génie naturellement doux, honnête, souple et pliant, doit les rendre beaucoup plus propres au commerce de la vie qu’aux actions militaires et au tumulte des armes. Leur cœur, toujours susceptible de la crainte des châtiments, toujours resserré entre les bornes d’une obéissance aveugle envers tous ceux que la Providence a placés sur leurs têtes, doit être comme incapable de former ces projets hardis qui font les héros. Leur esprit, toujours étouffé par un nombre presque infini de petites pratiques, fait que, dans l’âge même le plus bouillant, le sang ne semble couler dans leurs veines qu’avec une lenteur qui fait l’étonnement de tous les Européens. Leurs préjugés ou, si on veut, leur bon sens, ne leur font envisager qu’avec une espèce d’horreur cette triste nécessité où des hommes se trouvent quelquefois réduits d’attenter à la vie d’autres hommes. Tout cela doit contribuer, à la vérité, à faire des fils respectueux, de bons pères de famille,