La Chine est entourée de tous côtés de peuples moins civilisés, depuis longtemps ses tributaires, et qu’elle n’a pas besoin de contenir. L’armée y devient une institution en apparence inutile, ce qui explique le peu déconsidération dont elle jouit, et partant son recrutement très-défectueux. Enfin, la décentralisation y est si grande, qu’elle ne permettrait guère de ramasser les forces du pays dans un commun effort.
Les dix-huit provinces sont groupées sous l’autorité de dix vice-rois. Chacun d’eux est à peu près tout-puissant dans son gouvernement. En théorie, il doit rendre compte de tout à la cour de Pékin ; mais, en pratique, s’il paye régulièrement les impôts fixés pour sa circonscription, si surtout il en affecte une large part aux mandarins de Pékin, enfin, s’il a soin d’éviter que les affaires de sa province ne deviennent une source d’embarras pour le gouvernement, il jouit, pour tout le reste, d’une indépendance à peu près complète.
Il est difficile de donner un aperçu de l’armée chinoise : il n’existe pas dans le pays de corps homogène dont on puisse, comme pour une