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laissent pas d’avoir leur bon côté : ils contribuent notablement à modérer les exactions des magistrats inférieurs, en leur faisant craindre des réclamations dont leurs chefs hiérarchiques ne manqueraient pas de profiter pour exiger d’eux beaucoup d’argent et les ruiner au besoin.

En Chine, le principe de la solidarité est appliqué en grand. Un crime est-il commis quelque part, tous ceux qui habitent dans le voisinage en deviennent les auteurs présumés, et sont, exposés aux poursuites. Ils ne se tirent jamais d’affaire sans débourser une somme qui varie suivant leurs ressources et la rapacité du mandarin ; pour cette raison, les habitants d’une même rue forment entre eux une sorte de syndicat, et personne ne peut venir s’y établir sans leur autorisation préalable.

L’application de cette règle de la responsabilité fait qu’un malheureux, en se tuant à la porte d’un riche, est sûr de lui causer les plus grands embarras, peut-être même d’entraîner sa ruine totale.

Comme les plus misérables n’en viennent jamais à cette extrémité sans de sérieux motifs de vengeance personnelle, les mandarins trouvent