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Les impôts réguliers sont assez légers ; ils se perçoivent au moyen de douanes intérieures et d’une faible contribution foncière. C’est surtout en vendant la justice et en confisquant les biens de ceux qui, pour une raison ou une autre, ont un démêlé avec l’autorité, que les fonctionnaires battent monnaie. Les plaideurs se retirent la plupart du temps comme ceux de la fable, en n’emportant chacun qu’une écaille ; bien heureux quand ils ne perdent pas l’objet en litige.

Les mandarins sont craints comme le feu ; la plus grande préoccupation de leurs administrés est de n’avoir aucun rapport avec eux. Eussiez-vous cent fois raison, si quelqu’un se plaint de vous, il vous en coûtera gros, ainsi qu’au plaignant, du reste.

Pour citer encore La Fontaine, les juges chinois appliquent souvent la formule du singe : Toi, loup, tu as pris ce qu’on te réclame, et toi, renard, tu te plains sans qu’on t’ait rien pris : je vous condamne tous les deux.

Ces procédés arbitraires et vexatoires sont d’ailleurs employés par les grands mandarins, vis-à-vis des mandarins subalternes, aussi bien qu’à l’égard des simples particuliers, et ils ne