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périaux, ou encore à ceux des très-grands mandarins, auxquels l’empereur faisait des cadeaux, ces pièces, dis-je, sont de véritables œuvres d’art ; elles auront toujours aux yeux des connaisseurs une valeur très-différente des produits de l’industrie actuelle, et leur place est marquée dans les riches collections. Mais il n’en est pas de même de cette grande quantité de cloisonnés arrivant pour ainsi dire tout chauds des mains du fabricant ; déjà, l’engouement qu’ils ont inspiré au début disparaît ; les connaisseurs les abandonnent, et leurs prix commencent à baisser. Ce sont, en effet, de simples objets d’ornement ; seules les grandes fortunes peuvent les acquérir comme curiosités, et le dédain des vrais amateurs les fera sous peu passer de mode ; il n’y aurait donc rien d’étonnant à ce qu’ils fussent bientôt meilleur marché à Paris qu’en Chine, jusqu’au jour où la fabrication du cloisonné viendrait à se transformer. Cette transformation consisterait à en vulgariser l’emploi et à l’appliquer non-seulement à la décoration proprement dite, mais à mille détails d’ameublement ou d’aménagement intérieur, dans lesquels il pourrait remplacer le bronze uni ou sculpté.