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gieusement le souvenir de leurs souverains nationaux ; tout ce qui appartient à ces temps reculés de leur histoire leur devient précieux. Le costume est la trace la plus apparente qu’ait laissée la conquête. Bien qu’ils aient adopté sans esprit de changement celui des Mandchoux, les Chinois cherchent une revanche dans leurs tableaux : jamais ils ne se font peindre qu’avec le vieux costume national de la dynastie des Mings, et dans tous les dessins d’ornementation on retrouve invariablement le vêtement et le chapeau à ailettes d’il y a deux cents ans.

Les anciennes modes et la vieille coiffure chinoise se retrouvent, paraît-il, en Corée. Mais il est difficile d’aller s’en enquérir sur place, l’accès de ce pays étant interdit aux étrangers ; on peut néanmoins les observer sur les ambassadeurs coréens, qui viennent tous les deux ans à Pékin, et habitent la partie de la ville où se trouvent les légations des puissances européennes. Comme collectionneur, le Chinois est donc plus encore antiquaire qu’artiste ; de là son indifférence actuelle pour les brillants émaux qui nous donnent une idée si fausse de la décoration des palais de la Chine.