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Grand-Canal. Il eût été facile de me faire faire le plongeon ; je pensais bien avec mélancolie que mes Chinois n’en seraient pas plus avancés : malheureusement je n’avais pas affaire à des Parisiens, et ne pouvais leur répéter le mot de l’abbé Maury, à ceux qui lui criaient : « À la lanterne ! » « Y verrez-vous plus clair pour cela ? »

Enfin, mon fidèle Tling arriva. J’avais sagement agi en le réclamant. D’ordinaire, je ne comprenais pas les indigènes lorsqu’ils se parlaient entre eux ; mais celle fois je saisis admirablement les premiers mots adressés en arrivant par Tling à la foule, pour lui expliquer son intervention : « Ouo che tati ken pan », s’écriat—il, ce qui signifie : « Je suis son serviteur. » Ces simples mots, prononcés par lui dans la langue de Pékin, produisirent un effet instantané et magique : toute l’attention se porta aussitôt sur le nouveau venu, vingt voix lui expliquèrent le cas ; il lui fallut beaucoup de perspicacité et de sang-froid pour démêler ce dont il s’agissait. Au bout d’un moment, nous pûmes conférer ; je le chargeai d’annoncer à mes ennemis que j’étais tout disposé à donner de l’argent (on parlait