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Pendant toute notre excursion, je n’ai rencontré qu’une seule bécasse. Sa mort donna lieu à un incident dont les suites auraient pu être funestes. Je n’avais pas aperçu, en la tirant, un pauvre diable de Chinois qui se trouvait exactement dans sa direction : de sorte que, n’ayant pas manqué la bête à plume, je fis coup double sur l’indigène. Aussitôt, celui-ci de pousser des cris de paon, auxquels accourut toute la population d’un petit village voisin, caché dans les bambous. Il n’y avait presque uniquement que des femmes ; elles m’eurent bien vite entouré, et leur attitude semblait révéler les intentions les plus hostiles. M’approchant alors du blessé, je le trouvai fort bien portant et même criant plus fort que les autres ; aussi comprenais-je mal la cause d’une si grande colère.

J’avais beau chercher à leur faire entendre que j’étais tout prêt à offrir à ma victime une indemnité convenable, c’était peine perdue. J’avais bien appris à Pékin quelques mots de chinois, mais le dialecte du Nord diffère tant de celui du Sud que, bien souvent, j’ai vu des Chinois réduits, pour se comprendre, à s’écrire à la manière des sourds-muets, en traçant rapide-