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nous élançant en émules de Christophe Colomb à la découverte d’un monde inconnu.

J’étais installé sur la Pinta, Kane sur la Niña, et la Santa-Maria nous servait de restaurant. Un cuisinier, loué à frais communs à Sang-haï, s’était muni de tout ce qui lui était nécessaire en fait de condiments, et nous comptions sur notre chasse pour nous procurer la partie solide de notre nourriture, les rôtis, voire même le bouillon. Nous avons souvent fait du bouillon de chevreuil : lorsqu’on a soin de choisir les plus gros morceaux, et d’y ajouter quelques épices, plus d’un fin gourmet ne le dédaignerait pas. Il en est de même du faisan, qui nous a fourni un petit consommé léger, mais fort agréable.

J’avais emmené mes deux boys de Pékin, le fashionable Ly et le vigoureux Tling. Le premier remplissait auprès de moi les fonctions de valet de chambre honoraire ; il s’était annoncé comme parlant le français ; la vérité, c’est qu’il prononçait très-distinctement les mots « Oui, monsieur », et les plaçait à tort et à travers ; à part cela, n’entendant et ne sachant pas dire un traître mot. Mais il avait très-bon air, portait avec grâce des robes de soie bleu clair ou gris pâle,