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Tout à l’entrée, s’élève Port-Saïd, petite agglomération de maisons au milieu des sables, ville assez européenne pourtant, peuplée d’un ramassis d’Italiens, de Grecs, de Syriens et d’indigènes. Pour y planter un jardin, on a apporté la terre végétale d’Alexandrie, et l’eau elle-même n’arrive que par le canal d’eau douce d’Ismaëlia.

À l’autre extrémité du canal, que nous traversâmes en vingt-quatre heures, Suez offre exactement le type des villes d’Orient, avec son bazar, ses rues étroites en zigzag, protégées du soleil par des planches, des nattes ou des toiles tendues d’une maison à l’autre, et bordées tout du long par de petites boutiques dont la réunion compose le bazar. Les marchands impassibles, le bout d’ambre de leur pipe à la bouche, sont accroupis au milieu de leur étalage, ensemble bizarre, et parfois assez brillant, d’étoffes multicolores, d’armes, de parfums, de fruits, de dattes, de quincaillerie et de bimbeloterie en cuivre.

La température devenait de plus en plus intolérable à mesure que nous avancions dans la mer Rouge. On ne pouvait se tenir dans le salon