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Ce jeu de la mora est une véritable passion pour les Chinois. Les chanteuses et les hétaïres qui y excellent sont les plus à la mode, car il faut dire que ces hommes, qui dans leur maison ne permettraient jamais à leurs femmes et à leurs filles de manger avec eux, associent souvent à leurs parties des Chinoises de mœurs légères. Mais jamais une femme honnête ne consentirait à s’asseoir à la même table que des hommes. Chaque latitude, chaque pays règle ainsi les convenances d’une façon différente.

Les femmes de plaisir ne bornent pas leurs connaissances au jeu de la mora ; leur éducation, comme celle de la courtisane antique, est très-soignée. À l’époque où fleurissait la littérature chinoise, il n’était pas rare d’en trouver qui cultivaient les belles-lettres ; mais si, depuis, leur luxe n’a pas changé, je crois qu’au point de vue intellectuel elles sont, comme beaucoup de choses en Chine, un peu en décadence à l’heure actuelle.

Le dîner se termine par une série de grands plats, c’est-à-dire de potages servis dans de larges bols, où nagent toutes sortes de viandes ou de volailles cuites à l’étouffé, et rendues par