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fausseté avec une rapidité de coup d’œil vraiment surprenante. C’est, à ce moment, un feu roulant de lazzi et de plaisanteries qui s’entrecroisent ; car tout le monde s’intéresse aux parties.

Les Chinois ont su rendre le jeu de la mora plus piquant que les Italiens. Au lieu d’annoncer tout simplement un nombre : cinq, sept, huit, ils y ajoutent une idée, et diront, par exemple : cinq chevaux, sept jeunes filles, huit lettrés, etc. La peine consiste pour le perdant à boire une tasse de vin de riz. Il s’en acquitte généralement de bonne grâce, et doit montrer à la ronde le fond de la tasse, pour prouver qu’il l’a bien vidée. Les Chinois aiment assez à boire, l’idée d’en faire une obligation et un sujet de plaisanterie est excellente ; elle engendre chez eux beaucoup de gaieté et d’animation, et semble bien la meilleure manière de passer le temps pour des gens qui ne veulent pas se livrer aux conversations sérieuses. Si quelqu’un n’a plus soif ou a beaucoup perdu, c’est lui faire une politesse de l’engager à jouer encore, en lui proposant de boire à sa place, s’il vient à perdre de nouveau.