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longtemps dans l’eau du bol pour les faire cuire à sa guise.

Au bout de quelque temps, le vin de riz commence à produire son effet, et la conversation s’anime. On entame alors les parties de mora. L’amour du Napolitain pour ce jeu n’est rien auprès de l’ardeur avec laquelle le Chinois s’y livre. Dans toute partie fine, c’est le divertissement obligé.

Ce jeu consiste, on le sait, à deviner le nombre que formeront ensemble les doigts ouverts simultanément par les deux partenaires. Chacun d’eux annonce en même temps, et au moment même où il ouvre les siens, le total qu’il croit devoir être formé par l’addition de tous les doigts ouverts ; il ne faut pas attendre pour cela qu’on ait vu ceux de son adversaire, alors le coup serait nul. On comprend combien est nécessaire la précision des mouvements de la part des deux joueurs. Les Chinois sont admirables à voir dans cet exercice : leur large manche relevée jusqu’au-dessus du coude, ils lancent leur main en variant chaque fois les attitudes, pour mieux se tromper mutuellement, et ils crient leur chiffre, dont ils apprécient l’exactitude ou la