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prennent jamais de thé en mangeant, mais ils en abusent entre les repas ; ils ne traitent pas une affaire, ne font pas une visite, que l’on n’apporte le thé et la pipe.

Après les entrées, apparaissent des plats plus substantiels. On sert souvent un poisson bouilli très-estimé, appelé Li-yu ; il est toujours très-bien accommodé, et c’est un des mets qui flattent le plus nos palais européens, auxquels il rappelle la carpe à la Chambord. C’est à ce moment que se mangent les ailerons de requin, servis soit au bouillon, soit aux œufs brouillés ; les crabes au vin de riz, les mousses marines, les holothuries, les nids d’hirondelle coupés par petites tranches et nageant dans un bouillon de poulet parfumé.

Il y a un plat qui m’a toujours beaucoup amusé : on apporte un grand bol de métal, avec un fourneau au centre, où sont quelques charbons ardents pour entretenir en ébullition l’eau qui s’y trouve. Cette eau est aromatisée et très-fortement épicée. On prend de tout petits morceaux de viande crue de faisan, de poulet, de pigeon, etc., qui sont servis à part sur des soucoupes, et chacun les plonge plus ou moins